Trempée de la tête aux pieds, une silhouette encapuchonée gravissait une colline sur son cheval.
Arrivé au sommet, cet homme apperçut un sombre manoir se dessinant dans la brume quelques milles plus loin. C'était moi bien entendu.
J'avançai sous la pluie battante jusqu'à la grande porte, descendis de mon destrier et appelai ; mais je n'entendis rien d'autre que le miaulement d'un chat noir et le battement d'ailes de quelques corbaux.
Je voulus frapper à la porte grace à un lourd anneau décoré mais dès que je tendis la main, la porte s'ouvrit d'elle même, un vent glacial s'engouffra à l'intérieur ...
"charmant" pensai-je.
J'avançai de quelques pas mal assurés et la porte derrière moi se referma toute seule d'un bruit sec.
J'appelai derechef d'une voix qui se voulait parfaitement claire et sure d'elle. Rien pendant quelques instants, puis une voix grave et lente derrière moi :
"Que puis-je pour vous jeune seigneur ?"
De surprise je me retournai et vis un homme au tein extrèmement pâle avec une grande cape noire. N'oubliant pas la politesse (surtout pas en ce genre de moments) j'enlevai mon capuchon découvrant un visage endurci avec un fort menton et des cheveux blonds bien coiffés, ainsi qu'une fine couronne d'or assez modeste et sans ornements. Je m'agenouillai et dit :
"Seigneur Amael je présume ? Je suis Arald, pour vous servir.
-Non, seigneur Amael est bien plus impressionnant, il est dans la salle du trone, je vais vous y conduire."
Le valet ne marchait pas, il flottait à quelques pouces du sol et se déplaçait rapidement, de sorte que j devais marcher à vive allure.
Il arriva face à une grande porte ornée de symboles splendides et mystérieux puis disparut d'un coup devant mes yeux, j'était au comble de de la sérénité et de la tranquilité. Je ne pouvais plus reculer de toute manière, ma décision était prise. J'ouvris la porte et découvrit un grand tapis rouge, sur les côtés d'immences piliers montaient au plafond et des statues (en étais-ce vraiment ?) de gargouilles taillées dans du saphir me fixaient. Plus loin j'entrevoyais non pas un mais quatre trones que distinguais mal à travers la brume qui régnait, même à l'intérieur de la salle, des torches aux flammes pourpres étaient fixées sur les murs. J'avançai et là je vis, en effet, celui qui sans nul doute était le seigneur Amael.
Il n'avait pas le teint blanc de son serviteur, mais la peau de la blancheur pure d'un nuage. Ses yeux était rouges et cernés et son costume magnifiquement terrifiant. On pouvait ressentir une aura noire qui l'enveloppait, nous faisant comprendre que c'était lui le maître. A ces côtés se tenaient trois autres seigneurs qui me fixaient également. Je m'agenouillai de nouveau et dis.
"Salutations noble Amael, je suis Arald, le nouveau seigneur de Valdor, pour vous servir.
J'ai voyagé jour et nuit de cette contrée fort lointaine pour me présenter à toi, ainsi qu'à vous, seigneurs Micka, Pyc et ..."
Je n'avais point remarqué mais celui qui se dénommait Mortal soul était en réalité une femme, et drolement dévétue qui plus est. C'est le désavantage des courriers sur parchemin, on se sais jamais à qui l'on a vraiment affaire. Si j'avais su que ces personnes étaient aussi effrayantes j'aurais peut être été plus réticent. Mais qu'importe, j'étais sur place.
"et dame Victoria. Puis, en m'adressant à tous :
J'ai échangé quelques messages avec seigneur Amael qui m'a prié de me rendre à votre manoir ... me voilà. Je souhaiterais rejoindre votre alliance, le permettez-vous ? J'essairai de vous aider du mieux que je peux bien que je risque de ne pas être bien utile pour les débuts. Mon royaume, Valdor, est grand ouvert au commerce, et mon industrie fonctionne pleinement. Je n'ai cependant pas une très grande armée car je ne souhaite pas étendre ma domination sur d'autres seigneurs qui ont les mêmes droits que moi, et si elle s'agrandit, ce sera pour la défence. En parlant de défence, je poursuis un objectif de créer la plus grande place forte que ces terres n'aient jamais connues. Je me suis présenté, à vous de délibérer si je mérite ou non de faire partie des votres."
Ils commençèrent à murmurer des choses entre eux, je les observais, en espérant pouvoir sortir vivant d'ici ... bient que je ne sais pas ce qui serait le mieux pour moi, sortir vivant ou mort ?